14 Septembre 2019
Les habitués de balades en forêt francilienne ont tous un jour ou l'autre trouvé sur leur chemin un empilement de troncs d'arbres débités, soigneusement rangés le long d'une grande allée. Un grand nombre de forêts françaises sont en effet exploitées pour leur bois, parfois depuis des centaines d'années.
En marchant le long de ces troncs, je me suis posé la question : de quelle essence d'arbre pouvait-il bien s'agir ? Peut-on reconnaître un arbre par la seule observation de son tronc coupé ?
Je m'arrête donc pour observer un tronc :
Un détail attire mon attention… Vous le voyez ?
Oui, c'est cette petite tâche verte en bas… Qu'est-ce que c'est ?
C'est une petite branche feuillée qui est en train de pousser, toute droite sortie de sous l'écorce ! Cet arbre, qui est "mort", donne tout ce qui lui reste pour survivre, pour ne pas dépérir là, sur le bord du chemin, même s'il est tronçonné en plusieurs morceaux!
Cet arbre nous donne une formidable leçon de vie : même à terre, il trouve de la ressource pour s'en sortir. Il n'abandonne pas : il a cette force de continuer à vivre, coûte que coûte. Chapeau, le marronnier !
Je n'avais jamais été témoin de ce genre de "miracle". J'ai cherché d'autres pousses. S'il y a des feuilles, on peut identifier l'essence !
En voici d'autres :
Et finalement, je trouve un "bouquet" ! Ce n'est plus une petite pousse verte ! C'est carrément une branche qui est sortie de sous l'écorce !
L'identification est indiscutable : c'est un marronnier !
Là, j'ai un petit doute… Le marronnier n'est pas un arbre natif de nos contrées de l'ouest européen, il vient de l'Amérique, de l'Europe méridionale et de l'Asie. Que vient donc faire un tas de troncs de marronniers tronçonnés dans la forêt de Saint Germain en Laye?
En cherchant sur le net, je trouve l'explication :
Fin d'année 2015, les marronniers qui bordaient la contre-allée ouest de la départementale 190 reliant la nationale 184 à la ville de Poissy avaient été abattus. Les arbres arrivés à complète maturité présentaient des altérations et signes de dépérissement.
Ils ont été remplacés dernièrement par une nouvelle génération d'arbres : 70 tilleuls (Tilia Euchlora) ...
Cela explique tout : ces marronniers ont été plantés, non pas en forêt mais le long d'une route traversant la forêt. Ils ont été abattus fin 2015. Septembre 2019, soit presque 4 ans après, ils sont encore vivants ! Et ils trouvent la force de réveiller des bourgeons en dormance sous leur écorce depuis peut-être cent ans ! Comme quoi, on ne sait pas tout sur les arbres ! Comment 4 ans après, sans racine, sans houppier, ces marronniers tronçonnés arrivent à développer des tiges et des feuilles ? Si vous avez une réponse, je prends !