Le confinement est le moment idéal pour réviser ses familles botaniques !
Pourquoi apprendre à reconnaître une famille botanique ? A quoi ça sert ?
- Si je suis débutant en botanique, je vais m'aider d'un livre appelé flore qui décrit les plantes classées par famille. Si je sais dans quelle famille chercher, je vais aller plus vite !
- Si je suis botaniste intermédiaire et que je me déplace dans une région de France ou d'Europe et que je croise des plantes dont je n'ai pas l'habitude, un coup d’œil sur la plante, je reconnais la famille, et j'identifie plus vite !
- Si je suis amateur des plantes sauvages en cuisine, je reconnais rapidement la famille et si je sais que cette famille comporte uniquement des plantes toxiques, je passe mon chemin !
- Si je suis confiné et que je n'ai rien à faire, j'apprends les critères de reconnaissance des familles botaniques, et quand je pourrais (enfin) sortir, un coup d’œil sur la plante, je reconnais la famille, et j'identifie plus vite !

Bref, en pratique, connaître les familles botaniques est un raccourci pour identifier les plantes !
Pour cette première présentation de famille, j'ai choisi la famille des Rosaceae qui est très connue et très appréciée car elle contribue à nourrir les êtres humains depuis fort longtemps ! Dans cette famille, on trouve des arbres, des arbrisseaux et des herbacées (*) qui produisent des fruits sucrés que tout le monde connaît et consomme :
- arbres : pommiers, poiriers, cerisiers, abricotiers, pêchers, pruniers, amandiers, cognassiers, néfliers,
- arbrisseaux : ronces, framboisiers, églantiers,
- herbacées : fraisiers.
(*) Herbacées : plantes qui ne fabriquent pas de bois.
Comment reconnaît-on une plante de la famille des Rosaceae ?
- les feuilles sont alternes sur la tige : aucune feuille n'est insérée sur la tige en face d'une autre feuille,
Feuilles alternes de Rosaceae
- les feuilles sont :
- composées, en général, chez les herbacées : une feuille composée est formée de plusieurs folioles.
Feuilles composées de Rosaceae
- ou simples, surtout chez les arbres (sauf chez le sorbier des oiseleurs, le cormier),
Feuilles simples de Rosaceae
- les feuilles sont souvent stipulées : les stipules sont de petits appendices souvent verts qui peuvent ressembler aux folioles ou non,
Stipules de feuilles de Rosaceae
- les fleurs sont actinomorphes : elles sont régulières et possèdent plusieurs axes de symétrie radiale
Fleurs actinomorphes de Rosaceae
- les fleurs sont hermaphrodites : elles possèdent, au sein de la même fleur, des pièces femelles (les carpelles surmontés de styles) et des pièces mâles (les étamines). Chez les Rosaceae, les étamines sont très nombreuses et les carpelles peuvent être également en grand nombre ou pas.
Fleurs hermaphrodites de Rosaceae
- les fleurs ont 5 pétales libres (quand on tire sur un pétale, celui-ci se détache sans entraîner aucune autre pièce florale avec lui). Les pétales sont en général colorés. Il y a des exceptions :
- 4 pétales chez la potentille dressée ou dite tormentille,
- pétales blancs chez l'aubépine, la reine des prés, le pommier...
- les fleurs ont parfois un double calice formé de :
- grands sépales (le calice),
- petits sépales (le calicule),
C'est l'astuce à retenir pour différencier les fleurs à pétales jaune-or des Rosaceae (un double calice, des grands sépales et des petits sépales) des fleurs à pétale jaune-or des renonculaceae (pas de double calice, seulement 5 sépales). Voir l'article sur le renoncule âcre ici.
Double calice de Rosaceae
- l'ovaire des fleurs de Rosaceae peut être :
- infère : situé en-dessous de l'insertion de pièces florales (sépales, pétales et étamines). C'est le cas typique de la fleur d'églantier,
- supère : situé au-dessus des autres pièces florales. On voit les carpelles au milieu des étamines. C'est le cas de la fleur des ronces, des fraises.
L'ovaire des fleurs de Rosaceae est infère ou supère
- les fruits des rosaseae sont très divers :
- on trouve des akènes (petits fruits secs indéhiscents c'est à dire qui ne disposent pas de formes d'ouverture naturelles. Pour les ouvrir, il faut les casser comme on peut). C'est le cas des fruits de la reine-des-prés et des fraises (voir plus bas l'explication sur les faux-fruits).
- il y a aussi des drupes (fruits indéhiscents charnus). C'est le cas des prunelles (fruits de l'épine noire), prunes, abricots, pêches...
- et des drupéoles multiples (fruit formé par plusieurs petites drupes soudées entre elles). C'est le cas des mûres et des framboises.
- on trouve également beaucoup de faux-fruits.
Rappel : Un fruit est la transformation de l'ovaire après fécondation. La partie charnue de l'abricot vient de la transformation des parois de l'ovaire en un tissu charnu et sucré. Dans le cas des faux-fruits de Rosaceae, ce ne sont pas les parois de l'ovaire qui deviennent charnus mais le réceptacle (= la partie de la fleur qui porte le ou les ovaires).
Coupe longitudinale d'une fleur
- Chez les Rosaceae, on trouve plusieurs types de faux-fruits :
- le cynorrhodon (fruit de l'églantier) : le réceptacle creux dans lequel sont insérés les ovules devient charnu. Les vrais fruits sont des akènes (ce qu'on considère comme les "graines") à l'intérieur du cynorrhodon.
- le faux-fruits de type fraise (et fausse-fraise) : le réceptacle saillant devient charnu et sucré et porte les vrais fruits des fraises, les akènes (ces petits grains secs se trouvant sur la fraise),
- les faux-fruits type pomme et poire : le réceptacle creux grossit énormément et se gorge de sucre. Les vrais fruits sont 5 drupes dont les parois sont complètement soudées au réceptacle devenu charnu. Les pépins que l'on trouve dans les pommes et les poires sont les graines.
Les fruits variés des Rosaceae
Liste des noms scientifiques des plantes présentées dans cet article avec les liens vers leurs articles respectifs :