14 Mars 2021
Rétrospective de l'article :
14 mars 2021 : Les fleurs mâles et femelles du Gui !! 😀 raccourci ici !
26 janvier 2015 : article d'origine
***** Article d'origine du 26 janvier 2015 :
Le nouvel an n'étant pas si loin, il est encore temps de parler du Gui : au Gui l'an neuf !
Tout le monde connaît cette plante. Elle est sacrée et fort appréciée du célèbre druide Panoramix. C'est aussi la plante que l'on accroche au-dessus des portes pour souhaiter la bonne année.
Ce que l'on sait moins, c'est que le Gui (Viscum album) est un sous-arbrisseau hémiparasite qui a eu l'étrange idée de pousser directement sur les branches des arbres...
Le Gui a une vie assez originale.
Vie originale 1 - le Gui est hémiparasite
Cela veut dire partiellement parasite pour l'arbre hôte : elle pompe la sève brute (celle pleine de minéraux, venant des racines de l'arbre) et ne touche pas à la sève élaborée (celle riche en sucres venant des feuilles de l'arbre). Le Gui est chlorophyllien et est donc capable de fabriquer ses propres sucres.
Vie originale 2 - le Gui est dioïque
Cela veut dire que les fleurs mâles et les fleurs femelles sont portées par des pieds de Gui différents. En conséquence, en hiver, on trouve du Gui avec et sans petites boules blanches.
Le Gui fleurit tôt dans la saison : en mars-avril. Mais bien peu nombreux sont ceux qui ont pu observer ses minuscules fleurs mâles et femelles... S'il y a des amateurs grimpeurs d'arbres avec appareils photo, je prends ... Commentaire de mars 2021 : exploit réussi et sans monter aux arbres !! voir les photos de fleurs plus bas dans cet article 😄
Vie originale 3 - le Gui a une enfance longue
Contrairement à la majorité des autres plantes, le Gui doit attendre 3 à 4 ans avant de produire ses premiers fruits.
Vie originale 4 - le Gui est sempervirent
cela veut dire que le Gui reste vert toute l'année.
Vie originale 5 - le Gui a besoin de la grive
Le Gui donne, en hiver, des petits fruits blancs légèrement translucides à pulpe très collante (viscine). Ces fruits font le régal des grives draines qui, en hiver, les gobent tout entiers, pulpe et graines. Ces dernières voyagent dans le tube digestif de l'oiseau, et sont rejetées avec les fientes. Si la grive vise bien et laisse tomber sa fiente sur une branche, la petite graine a toutes ses chances de germer, bien collée sur la branche par le pouvoir collant de la viscine. Si la grive vise à côté, la petite graine tombe au sol et sera condamnée à ne jamais germer.
Preuve que les grives existent, vu le grand nombre de boules de Gui !! (voir mon article récent sur les grives)
Note pour la prochaine fois : si je veux voir plus de grives, je chercherai dans les grands peupliers remplis de Gui au bord de l'eau ! (le plus fort, c'est que ça a marché, j'ai observé une grive draine et l'ai même observé chanter, une voix très flûtée).
***** Ajout du 14 mars 2021 - les fleurs mâles et femelles
Les fleurs du Gui fleurissent à la toute fin de l'hiver et début du printemps, entre mars et avril. C'est donc le moment d'observer à quoi peuvent bien ressembler les mystérieuses fleurs du Gui. J'ai eu la chance de trouver une belle boule de Gui à hauteur d'yeux sur une aubépine 😄
C'est un pied femelle. Comment le savoir ? Il porte des fruits : des baies blanches !
Où sont les fleurs ?
Elles sont insérées à l'extrémité des rameaux, serrées par 3.
Les fleurs de Gui sont discrètes. Elles ne ressemblent à aucune autre fleur ! Peut-être parce que le Gui fait partie de la famille des Santalaceae, une famille très peu répandue en France...
Les fleurs femelles sont étranges. Elles sont généralement groupées par 3. De couleur jaune, elles sont sessiles, c'est à dire non portées par un pédoncule. Les pièces florales sont représentées par 4 tépales (*) jaunes. A leur base, on voit deux bractées fusionnées. L'ovaire est infère : il est situé sous les pièces florales.
(*) Quand on ne sait pas dire si on est en présence d'un sépale ou d'un pétale, on a inventé un nom: tépale !
Les baies apparaissent au mois d'octobre, et passent l'hiver sur l'arbre. On voit bien les 4 cicatrices laissées par les tépales quand ils sont tombés. Au centre des cicatrices, on voit les restes des stigmates. Si les baies ne sont pas dévorées par les grives, elles restent groupées par 3. Les boules de Gui garnies de leurs baies sont resplendissantes pour le 31 décembre pour s'embrasser dessous et pour fêter la nouvelle année, selon la tradition!
Qu'en est-il des fleurs mâles ?
Elles sont toutes aussi très étranges que les fleurs femelles!🤔 Voici à quoi ressemblent les bourgeons de fleurs mâles au 31 janvier.
Les fleurs mâles (et femelles) sont déjà formées à l'automne. Elles passent l'hiver fermées et s'ouvrent aux premiers rayons du soleil. Les abeilles, les bourdons et les mouches, attirés par le nectar qui suinte à la base des tépales, en assurent la pollinisation.
Cette année, à la fin du mois de janvier, certaines fleurs mâles s'étaient déjà ouvertes !
Comme chez les femelles, les fleurs mâles sont composées de 4 tépales jaunes. Les étamines du Gui ne ressemblent à aucune autre : elles n'ont pas de filet et sont réduites aux anthères directement collées à la face interne des tépales. Les anthères sont percées de pores qui libèrent le pollen.
Quelque chose m'a troublé dans cette boule de Gui.... 🤨 J'ai dû faire une enquête... 🤔 Savez-vous pourquoi?? Observez bien la photo ! 😁
Dimension | 50 cm à 1 m de diamètre |
Floraison | de mars à avril |
Lieu | sur les feuillus : vieux pommiers, poiriers, peupliers, aubépines, chênes (très rare); beaucoup plus rares sur les conifères (sapins, pins, mélèzes) |
Biologie | vivace |
Fréquence | plante hémiparasite |
Autres espèces | non |