25 Août 2019
Il arrive souvent au botaniste qui observe une plante sous toutes les coutures de tomber nez à nez avec un locataire de la plante... Cette chenille verte amoureusement accrochée à un des fruits d'une épilobe (en cours d'identification) m'a d'abord fait croire qu'une galle avait donné un aspect rondouillard aux fruits de la pauvre épilobe… Mais non, c'était juste une chenille !
La corne caractéristique que l'animal pointe sur son postérieur ne laisse aucun doute : c'est une chenille de sphinx. Oui, mais quel sphinx? Il y en a tellement!
Une courte recherche sur Internet et la réponse arrive: c'est la chenille de Grand Sphinx de la Vigne (Deilephila elpenor) source1, source2.
La chenille photographiée est une toute jeune chenille, dans les premières phases de sa vie. Elle ne dépasse pas les 3 cm, alors qu'elle pourra atteinte facilement les 8 cm à son dernier stade source 3. Elle prendra alors une couleur brun serpent qui n'est pas sans rappeler la chenille du sphinx de l'épilobe !
Dans sa jeunesse, la chenille a une livrée verte et porte 4 grosses ocelles sur les premiers articles de l'abdomen et une corne rouge et noire sur la partie arrière de l'abdomen.
Ces instruments servent à la chenille à se défendre contre les prédateurs. Elle est capable de se redresser et de se renfrogner en enfonçant la tête dans son thorax. Les ocelles donnent alors l'impression d'être observé par de gros yeux méchants (voir les photos), alors que la chenille est complètement inoffensive.
La chenille se transformera en papillon de nuit tout rose.
La chenille ne s'est pas trompée, elle est bien sur sa plante nourricière de prédilection : l'épilobe. Les autres plantes hôtes de la chenille du sphinx de la vigne sont les gaillets, les onagres et la vigne à l'occasion. Alors pourquoi avoir nommé ce papillon sphinx de la vigne, s'il n'y pond ses œufs qu'à l'occasion ? Si vous avez des réponses, n'hésitez pas à les mettre en commentaire !!