30 Mai 2018
Quand on commence à avoir plusieurs années de botanique au compteur, il arrive un moment où on a tout vu - ou presque - dans sa région. Bien sûr, c'est toujours un plaisir de voir éclore les premières ficaires toutes dorées, les belles et candides anémones sylvie et les jacinthes des bois colorant de bleu le sous-bois à perte de vue ;)
Mais, de temps en temps, arrive l' INSTANT magique où tout s'arrête ! Où plus rien d'autre n'existe ! Où on a le souffle coupé devant une belle inconnue !
Vous pensez que j'en fais trop ? Je peux vous assurer que non. Quand ça arrive, on lâche tout au sol : le sac à dos, les jumelles, la bouteille d'eau, la carte, le GPS…Tout tombe, plus rien n'existe à part elle, cette petite merveille botanique qu'on rencontre pour la première fois. :O)
Le cerveau se met à bouillonner : mono ou dicotylédone? Quelle famille? Combien d'étamines? A quoi ressemblent les feuilles? Les sépales sont-ils présents? Y a-t-il déjà des fruits? … Autant d'indices pour s'orienter sur la voie de l'identification. Et puis, on finit par dégainer la fidèle Bonnier ! ;))
Elle, c'est la Dame-d'onze-heures (Ornithogalum umbellatum). Elle ouvre ses jolies fleurs à 11 heures. Est-elle à l'heure d'été ou à l'heure d'hiver ? Je ne saurai le dire car nous avions rendez-vous à 15 heures... ;)
C'est une monocotylédone chez laquelle on observe certaines caractéristiques typiques des monocotylédones :
La Dame-d'onze-heures présente des caractéristiques qui lui sont propres :
(*) chez une vraie ombelle, les pédoncules floraux sont insérés sur la tige au même point, et les fleurs se placent toutes sur un même plan horizontal formant comme un plateau (voir les ombelles de l'angélique sauvage). Chez la Dame-d'onze-heures, on voit bien que les pédoncules floraux partent de points différents mais les fleurs s'épanouissent sur un même plan (à peu près).